samedi 4 janvier 2014

Tatouages (réflexion d'été en hiver)


Du plus visible à l’invisible le plus intime, un phénomène du temps conduit à faire inscrire sur soi un motif, un texte, une image. Il y a à la fois dans cet acte de gravure, une sorte de reconnaissance tribale, un besoin d’identification et aussi peut être le désir de créer, chez le regardant, la possibilité d’imaginer le motif absent, parce que caché ou du moins qui ne peut s’exposer au tout venant du regard quotidien. Bras et jambes sont dans certains cas surchargés d’inscriptions et obligent le regardant à s’approcher jusqu’à l’intime pour détailler la visibilité du motif ou des motifs proposés. Sinon à qui est destiné le sujet proposé au regard ?
L’été venant, le port des shorts, débardeurs et autres tongs nous donnent à voir une exposition publique des chairs inscrites. C’est une déferlante saisonnière qui dévoile de façon culminante l’importance du courant.
Mais à la différence d’une mode vestimentaire ou capillaire, le tatouage s’inscrit dans la durée. C’est en quelque sorte une mode à vie ou comment le passager devient le permanent, du moins le temps d’une existence.
N’y a-t-il pas, dans cette forme de durée, le désir Faustien d’une éternelle jeunesse et quel pacte mystérieux se signe t’il avec ce qui s’inscrit dans la peau, voire dans la chair du tatoué ?

Enfin, mais pas pour finir, qu’est ce qui pousse autant de personnes, dans une même période, à avoir la même démarche d’estampillage ?

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