mercredi 18 novembre 2015

La baie de Txingudi





      Avec un blog, on ouvre un espace d’écriture publique. Rien ne nous y oblige. C’est donc une responsabilité, relative mais réelle de proposer à la lecture sa prose aléatoire.
        Comment écrire, comme si de rien n’était, depuis vendredi dernier ? Toute écriture, si elle ne procède pas d’une analyse savante, émotionnelle ou factuelle des événements, ne semble relever que du futile. Cependant, ne pas écrire aujourd’hui en espérant le faire plus tard revient à attendre des jours soi-disant meilleurs ou plus propices, alors qu’ils seront simplement de par leur nature différents certes, mais porteurs de la même trace de mémoire.
      Entre sentiment de flottement, colère sourde, écoutes radiophoniques de paroles analysantes, cris de vengeance, stratégies militaro politiques, reprises d’activités quotidiennes, plaisir de rencontres entre amis, spectacles et expositions à découvrir on passe par des états divers, troublants, douloureux, nouveaux et en croisant des dérives inattendues.
        Voilà donc, une photo accompagnant traditionnellement les textes de ce blog. C’était le week-end dernier où des rendez-vous amicaux et artistiques nous réunissaient créateurs, comédiens et publics dans un cadre des plus agréables, mais si celui-ci fût en son temps le lieu de drames sanglants.

       La baie de Txingudi, loin de l’épicentre du carnage mais au cœur de ses tremblements.

lundi 9 novembre 2015

On the road to the Basque country (et retour)






            Il fut un temps où, pour reposer le moteur de la voiture familiale et étancher la soif des passagers, nous nous arrêtions à Labouheyre boire une limonade en route vers le Sud.
          Il y a longtemps que nous ne traversons plus ce village (on le contourne) et que nous ne buvons plus de limonade (jugée trop sucrée). Grâce aux aménagements modernes, l’aller-retour, Bordeaux – Bayonne peut se faire confortablement dans la journée et ce non-stop, si ce n’était l’âge et ses contraintes physiques. Le paysage est devenu un rien Texan, un peu dénudé, plus âpre où l’horizon a fortement reculé  au détriment des pins qui jadis en limitaient l’horizon. Et qui aurait prévu un Mac Do à la hauteur de Castets, quand on n’imaginait pas que l’on puisse manger non seulement un petit bifteck préalablement haché, mais qui plus est entre deux morceaux de pain souple au pays de la garbure et de la miche de cinq ?

            Mais de là à nous laisser croire que la Leyre pourrait devenir le Rio Grande, il y a un pas que nous ne franchirons pas ou alors seulement avec une paire d’échasses.

mercredi 4 novembre 2015

Carrelet sur la Dordogne


        




          C’est une pêche où rien ne prévient. Pas de bouchon qui pique du nez dans l’eau, pas de tintement de clochette signalant la prise possible, pas de fil se tendant prémices au traditionnel : « Ça mord ! »
         C’est une pêche de silence, d’attente, de disponibilité. On remonte le filet au bout d’un certain temps, que l’on pense juste, et l’on fait alors le constat du vide ou du plein.
La pêche au carrelet peut déboucher sur une grande joie à condition sans doute de ne rien attendre.

           À méditer.